Prénom : Nul ne le connaît. Tout le monde l’appelle Le Passeur (avec majuscules).
Certains le surnomment Charon en référence au passeur de la mythologie grecque.
Rive d’habitation : Entre deux rives. On suppose qu’il dort dans sa barque même si personne ne l’a jamais vraiment vu dormir.
Age physique : La quarantaine
Vie avant de renaître sur le monde du fleuve :
Le Passeur, qui s’appelait à l’époque Edward Wisham, est né dans les années 1270, dans un comté écossais, fils unique d’une pauvre famille de fermiers. Elevé dans le dénuement quasi complet, il apprend très tôt à s’occuper de la terre et à détester les Anglais, responsables de tous les maux dont souffre son Ecosse bien aimée.
Une vie de labeur et de joies éphémères, comme son mariage avec Rosalyn, fille de fermiers voisins dont il est amoureux depuis l’enfance. Trois enfants naîtront et mouront en bas âge avant qu’un fils ne vive jusqu’à sa troisième année. Il est nommé William, en l’honneur de William Wallace dont la révolte commence à faire parler d’elle.
Le jour de sa mort, il est réveillé par le martèlement des bottes d’un contingent anglais de passage sur ses terres. Sa femme est déjà debout, à l’étable, en train de traire leur seule vache. Il est bientôt alerté par ses cris et accourt pour découvrir le spectacle de sa Rosalyn renversée dans une botte de foin, un soldat l’embrassant à pleine bouche pendant qu’elle se débat. Il voit rouge, s’empare d’une fourche, se jette sur l’assaillant et se fait mettre à terre par les compagnons du soldat. Ils le maîtrisent, le forcent à assister au viol de sa femme avant de le pendre dans sa grange, sous les yeux de son petit garçon.
Histoire depuis la Grande Résurrection :
Celui qui deviendra Le Passeur se réveille pour la première fois dans un coin très isolé le long du fleuve. Ils ne sont qu’une poignée à s’être réveillés ici mais il ne cherche à discuter avec personne, ne cherche pas à comprendre ce qu’il fait là, comment fonctionne cet endroit étrange, qui sont les autres. Rien ne l’intéresse, pour lui, la vie, ou même ce semblant de vie, n’a aucun sens. Il fait donc une tentative de suicide et se réveille à nouveau, sur la rive est, près du futur village.
Puisque la mort ne veut pas de lui, il doit inévitablement se résoudre à vivre et participe à la construction et à l’organisation du Village. Sa force tranquille, le fait qu’il ne rechigne jamais à travailler, quelle que soit la tâche qu’on réclame de lui. On aimerait le voir siéger au conseil mais ça ne l’intéresse pas.
Il est le premier à s’interroger sur ce qui se trouve sur l’autre rive et, après moult tentatives infructueuses, il parvient à construire une barque, capable de transporter trois ou quatre personnes. Voyant que nombreux sont ceux qui proposent produits ou services en échange du passage, il décide d’en faire son métier et devient, officiellement pourrait-on dire, Le Passeur.
Physique :
Le visage dur et grave, personne ne l’a jamais vu sourire, toujours mangé par une barbe de trois jours ou plus, éclairé seulement par le bleu limpide de ses yeux qui n’est pas sans rappeler la couleur de l’eau du fleuve.
Les épaules carrées, les bras musclés par le maniement de la perche grâce à laquelle il fait avancer sa barque, la peau tannée par le soleil, les cheveux longs et emmêlés, quelques mèches parfois tressées.
Caractère :
Le Passeur ne parle pas, ou très peu, se contentant du strict nécessaire pour conclure une transaction. Il ne plaisante jamais, ne comprend que rarement les plaisanteries qu’on lui adresse. Rien dans son attitude ne démentit son air taciturne.
Intraitable quand il s’agit négocier la traversée. Si l’on n’a pas une bonne valeur d’échange, on ne passe pas, c’est aussi simple que cela. Inutile de chercher à l’attendrir, rien n’a jamais marché.