Le Monde Du Fleuve
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Le Monde Du Fleuve

S'il y avait quelque chose après la mort.. Quelque chose de tout à fait différent de tout ce qu'on a pu imaginer...
 
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 Sur la rive ouest

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Petite Fleur
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Petite Fleur


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MessageSujet: Sur la rive ouest   Sur la rive ouest Icon_minitimeSam 19 Mai - 18:11

Comme tous les jours depuis qu'elle s'était reveillée, Petite Fleur venait se poser sur la plage pour confectionner ses bijoux. Elle aimait voir le soleil se lever, se refléter sur les petites pierres où les petits cristaux qu'elle trouvait et assemblait. C'était, de fait, cette lueur du soleil levant qui lui indiquait quel cristal ou quelle pierre elle devait utiliser. Ainsi, chacun de ses bijoux était unique. Il n'y en avait pas deux identiques. Et, surtout, elle était bien décidée à les exporter sur l'autre rive. Jusque là, elle s'était toujours contentée de la rive ouest. Mais... Pour une fois, elle voulait aller voir ce qui se passait sur l'autre rive. La curiosité commençait à se faire sentir. Mais elle n'était pas prête à faire ce trajet, encore... Elle ne voulait pas traverser les mains vides. Qui sait ce qu'elle allait trouver de l'autre côté. Y retrouverait-elle d'anciens membres de sa tribu? Mais pourtant... Quel intérêt ceux-ci auraient pu trouver à troquer une vie simple comme celle qu'elle menait aujourd'hui, contre une vie régie par tout un tas de lois comme elle avait entendu dire de l'autre côté? Non, vraiment, elle n'en avait aucune idée.

La jeune femme s'assit en scribe et commença sa tâche. Ca lui plaisait. L'avantage, c'est qu'elle avait des yeux. Ainsi, elle pouvait, en même temps regarder ce qu'il se passait autour d'elle. voir les gens aller et venir, passer d'une rive à l'autre. Pourtant... Que n'aurait-elle donné pour parcourir les grands espaces, pour faire de longues chevauchées fantastiques... Autrefois, il lui arrivait d'en faire. Elle sentait alors le vent sur son visage. Mais... Elle ne pouvait voir. Si elle n'y avait jamais pensé jusque là, depuis cinq ans maintenant, elle se rendait compte de ce qu'elle avait manqué pendant les 65 années de la seule vie dont elle se souvenait... Petite Fleur poussa un petit soupir et salua les personnes qui passaient devant elle.

Certains se promenaient en couples. Quelques couples séparés par la mort s'étaient retrouvés sur les rives du fleuve, d'autres s'étaient rencontrés ici. Mais elle, à l'heure actuelle, elle était toujours seule, sans personne pour partager son tipi. Parfois, cette solitude lui pesait atrocement. La jeune femme poussa un profond soupir et se mit à fredonner un vieil air indien. Un air qu'elle chantait autrefois pour se mettre en transe. Mais, depuis la Grande Résurrection, elle n'y était plus parvenue. Ses 'pouvoirs' chamaniques avaient disparu en même temps que ça cécité. De temps à autre, quelqu'un s'arrêtait à sa hauteur et regardait ce qu'elle faisait avant de discuter cinq minutes avec elle. Elle se prêtait volontiers à ces moments de détente. Ici, l'on était obligé de rien. C'était agréable...
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Wren
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MessageSujet: Re: Sur la rive ouest   Sur la rive ouest Icon_minitimeSam 19 Mai - 18:46

Elle était de retour dans cette horrible cage, au bord du précipice. Elle savait quel jour on était. C'était LE jour. Ce jour où elles avaient toutes été assez désespérées pour décider de sauter dans le ravin. Ce jour où elle avait cru ne plus jamais pouvoir ouvrir les yeux. La veille de son réveil ici, ou plutôt, de son réveil sur l'autre Rive. La veille de son début de guérison.. Elle n'était alors qu'un petit moineau effrayé et torturé. Ses cheveux, longs et sales, étaient amalgamés dans son cou et des mèches tombaient devant ses beaux yeux tristes. Elle regardait les autres filles, un silence de mort régnait ici, comme tous les autres jours.. Cela n'alerta pas leurs tortionnaires qui avaient l'habitude que leurs "Ladies", comme ils les appelaient, soient sages comme des images, résignées. Mais ce jour là, le silence n'était pas le même. C'était un silence désespéré, mais aussi un silence plein d'espoir. Si la nouvelle disait vrai, bientôt elles seraient sauvées. Elles se réveilleraient autre part, elles leurs auraient échappé!

La porte s'ouvrit. Avant que les hommes n'aient eu le temps de réagir, toutes les filles avaient sauté dans le ravin. Wren pouvait les voir se changer en petits oiseaux et voler loin, dans l'horizon. Elle allait les rejoindre.. Mais elle n'y arrivait pas. Quelque chose retenait son pied. Elle se retourna avec effroi et vit le bras décharné de son frère. Il était complètement mutilé, il ressemblait à ces images qu'elle avait vues des camps de concentrations, ces images qu'elle avait vite associées à la guerre du Vietnam. L'oeil, le seul encore qui semblait vouloir fonctionner, de son frère brillait dans la pénombre. Sa voix, parce que ça devait bien être sa voix, même si elle était bien plus métallique, même si elle semblait épuisée, appartenir à un autre être et venir de partout à la fois. Sa voix s'éleva finalement, comme un tonnerre, sourd et fluet à la fois.

"Tu ne peux pas partir Judy! Comment vont réagir les parents quand ils découvriront que tu es partie alors que je suis mort! Tu es égoïste! SALE EGOISTE!!!"

Il criait à présent et Judy n'arrivait plus à rien faire d'autre qu'à se débattre en poussant des hurlements qui auraient sûrement effrayé n'importe qui. Mais son frère ne lâchait pas prise, il ne voulait pas la laisser partir.. Pourtant, au loin, les oiseaux continuaient à voler. Elles avaient l'air si heureuses.. Si libérée.


"LACHE MOIII" hurla-t-elle en se mettant à griffer son frère de ses ongles, seule arme qui lui restait encore.




"LACHE MOIIIIIIIIIIIIIIIIII!" hurlait-elle encore quand elle se réveilla soudain en sursaut, se redressant sur sa couche d'un mouvement brusque, comme si un ressort avait cassé et l'avait propulsée assise en moins d'un dixième de secondes.


Assise dans la pénombre, elle mit plusieurs minutes avant d'émerger totalement. Elle était là, dans son tipi, ici, sur cette rive où il ne lui était jamais rien arrivé de mal. La cage c'était il y a longtemps, et comme tous les matins il fallait qu'elle enfouisse ce souvenir au plus profond d'elle-même si elle voulait réussir à se lever. Quand elle finit par réussir à reprendre son souffle, et à calmer les battements de son coeur, elle ramena ses longues jambes sous son menton et se laissa tomber sur le côté tout en versant de longs sanglots. C'était toujours ainsi. Il n'y avait pas un seul matin où elle ne se levait pas les yeux brouillés par la tristesse. Si les cages étaient de plus en plus faciles à enfouir chaque matin, il n'en était pas de même des autres vieilles culpabilités qui la rongeaient. Comme sa fugue. Et le fait qu'elle n'avait jamais réussi à convaincre son frère de ne pas aller à cette guerre.. Et ses parents... Elle s'interdisait d'y penser, après tout, ils étaient tous morts depuis longtemps. Mais chaque matin elle mettait plusieurs minutes à oublier tout ça, à redevenir Wren et à laisser Judy de côté. Ca n'avait rien de simple, et ça ne le serait jamais. Pas tant qu'il lui resterait ces cauchemars en tout cas.

Elle finit par se calmer, comme tous les matins. Elle regarda le ciel et vit, sans grande surprise, que le Soleil n'était pas encore levé. Elle se réveillait toujours avant le Soleil, c'était un réflexe qu'elle avait pris à cause des Champignons. Ce matin-là, elle s'était carrément réveillée assez tôt pour avoir le temps de faire des choses avant de partir de son tipi pour aller chercher son petit déjeuner. Elle en profita donc pour faire une toilette rapide avec l'eau qu'elle gardait toujours stockée dans son tipi. Ensuite, elle enfila une longue chemise en toile fine beige, avec de longues manches. Elle fixa un de ses poignards sur son avant-bras et vérifia qu'on ne pourrrait pas le voir. Jusqu'à présent, elle n'avait jamais montré ces poignards à personne. Il n'y avait que Wesley qui était au courant. Mais elle continuait à les mettre chaque matin et à les garder avec elle chaque nuit. Elle en aurait besoin un jour, jamais elle ne se laisserait de nouveau maltraitée. Elle enfila une longue jupe de la même matière, qu'elle avait réussi à teindre en une sorte de mauve plutôt réussi. Son deuxième poignard fut lassé à sa cuisse. Elle mit pliusieurs minutes à coiffer sa longue chevelure et y passa une lanière en cuir marron qui retint ses mèches afin qu'elles ne tombent pas dans ses yeux.

Ensuite, comme il lui restait du temps, elle finit de coudre une chemise qu'elle avait confectionnée pour Wesley. Elle était plutôt contente de son travail et elle sifflotait même quand elle remplit son panier de ses derniers créations. Le panier était en bambou tressé et il pouvait contenir pas mal de vêtements. Elle profiterait d'aller chercher son petit déjeuner pour laver une première fois les vêtements dans la rivière, comme elle le faisait toujours pour qu'ils perdent son odeur avant qu'elle les vende à ses commanditaires. Elle ajouta sa gamelle tout en haut du tas et se dirigea d'un pas rapide, sans chaussures, jusqu'aux champignons.

Elle ne regarda personne. Elle ne regardait jamais personne dans les yeux. Elle se contenta de regarder ses pieds, et un peu autour d'elle aussi, juste pour pas tomber. Elle ne salua personne. Oh quand on venait vers elle, elle n'était jamais malpolie. Mais il ne fallait pas attendre qu'elle vienne, parce qu'elle ne le faisait jamais. Les gens avaient fini par prendre l'habitude de voir cette jeune femme avec son air un peu perdu, qui était troublante de par la force qu'elle dégageait alors même que tout le monde l'aurait sûrement classée en tête de liste des gens les plus fragiles du coin. Elle posa sa gamelle dans un des trous des champignons et, quand elle fut remplie, la repris et se dirigea vers un endroit du Fleuve où elle avait l'habitude de laver ses vêtements. Elle passa devant cette indienne, qui était là depuis le début, et qui faisait de magnifiques bijoux. Wren n'en avait jamais acheté pour elle-même, mais là elle en avait besoin. Une des femmes qui lui avaient commandé une robe voulait des boutons décorés, et ça n'était pas dans ses cordes.

Elle vint s'assoir à côté de Petite Fleur sans dire un mot. Elle la connaissait de vue et avait déjà traité avec elle une ou deux fois mais elle ne lui avait jamais parlé en dehors du cadre "professionnel". C'était le cas de la plupart des gens d'ailleurs, elle ne parlait que très peu. Elle sortit sa gamelle de son panier et l'ouvrit. Ce matin c'était flocons d'avoines, jus d'orange et toast au miel. Il y avait eu pire. Elle commença à manger, ayant en fait complètement oublié la présence de Petite Fleur jusqu'à ce qu'elel finisse par sentir de nouveau sa présence.

"Oh!" s'exclama-t-elle de sa voix rauque et mal assurée. "Euh.. Je.. Je suis v-venue pour... J'ai b-b-besoin d-de b-b-outons."

Pas de bonjour, pas de comment ça va. Wren était incapable d'une discussion simple, il fallait toujours aller à l'essentiel. Son bégaiement était d'ailleurs un handicap. il n'y avait que quand elle s'énervait qu'elle ne bégayait plus. Afin de ne pas avoir à regarder Petite Fleur dans les yeux, elle baissa son regard si clair sur son petit déjeuner et commença à manger ses toast.
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MessageSujet: Re: Sur la rive ouest   Sur la rive ouest Icon_minitimeSam 19 Mai - 20:23

Petite Fleur ne regardait rien de précis. Bien sûr, elle avait vu passer devant elle Wren, jeune femme fragile et forte à la fois. Jamais elles ne s'étaient adressées la parole. Pourtant, pourtant, l'indienne n'y aurait vu aucun inconvénient. Petite Fleur était douce. Aussi douce que les légères brises d'été qui soufflaient pour adoucir l'atmosphère lorsqu'il faisait trop chaud. Petite Fleur était le vent, qui s'en allait. Elle avait parfois du mal à tenir en place. Pourtant, sur les bords du fleuve, elle se sentait bien. Elle savait. Elle savait quand quelqu'un allait lui demander quelque chose. La façon dont Wren restait à proximité, sans la regarder directement, sans oser vraiment s'approcher, Petite Fleur savait que celle-ci aurait besoin de quelque chose. Pas pour elle. Jamais pour elle. L'indienne n'avait jamais vu la jeune femme acheter quelque chose pour elle depuis qu'elle avait rejoint la tribu du fleuve.

La tribu du fleuve... Oui, c'était ainsi que Petite Fleur avait bâptisé les habitants de ce village. Pour elle, ce n'était pas un village mais une tribu. La jeune femme sourit à la nouvelle venue pour l'encourager. Un sourire doux et simple. Elle savait que Wren aurait du mal à parler. C'était toujours ainsi. Mais, sur les bords du fleuve, on ne se moquait pas des gens. su cette rive, du moins. Et surtout lorsque Petite Fleur était dans les parages. Sans doute restait-il chez elle quelque trace de la chamane qu'elle était autrefois. Sans doute certains avaient-ils peur de ce qu'elle pourrait faire si jamais ils faisaient quelque chose qui eut pu la fâcher. Et les moqueries la fâchaient particulièrement.

A son époque, l'on ne se moquait jamais des autres. On les respectait, qu'on les apprécie ou pas. A son époque, chacun avait droit à la parole. Au temps qu'il lui faudrait pour parler. Elle y avait toujours veillé dasn sa tribu. Aussi, quand Wren ouvrit la bouche avec un simple "Oh" , l'indienne ne s'en offusqua pas. Elle savait que c'était dur pour Wren de s'adresser aux autres. Petite Fleur lui adressa simplement un petit sourire encourageant pour que celle-ci puisse continuer. Elle, elle avait tout son temps. Si elle ne pouvait finir aujourd'hui ce qu'elle voulait faire pour traverser, ce n'était pas grave. Elle le ferait demain. Si on lui demandait quelque chose, elle remettait à plus tard ce qu'elle faisait pour elle. Elle posa sur son tapis le collier qu'elle avait commencé et regarda d'un air doux la jeune femme en face d'elle.

Comme c'était agréable de pouvoir voir les gens... Depuis cinq ans, elle ne cessait de s'en émerveiller. Vois les couleurs, voir les émotions des gens, mettre des images sur les odeurs... Non, vraiment, elle ne s'en lassait pas. Mettre des images sur les sons était tout autant un délice. D'ailleurs, Wren reprit la parole. A chaque fois, cela surprenait ce petit bout de femme qu'était Petite Fleur d'entendre bégayer cette si jolie fille qui avait tout pour plaire et être heureuse. Sans doute sa vie n'avait-elle pas été toute rose... Elle semblait hésiter sur la façon de dire pourquoi elle se trouvait là. Sans prononcer un mot, attendant simplement, patiemment qu'elle le dise elle-même, Petite Fleur invita la jeune femme à s'asseoir. Ce ne fut qu'une fois Wren assise qu'elle lui répondit enfin.

"Bien sûr, que veux-tu comme boutons, Wren?"

Ici, tout le monde connaissait le nom de tout le monde. Même s'ils ne se connaissaient pas vraiment. Petite Fleur était considérée comme une ancienne dans le village. Elle y était depuis le premier jour. Mais cela ne la gênait pas. Après tout.. N'avait-elle pas été considérée comme la 'mère nourricière'? Comme la'mère bienfaitrice'? Et elle était morte vieille... Alors que vers les quarante printemps beaucoup d'indiens mourraient de vieillesse, elle avait vécu jusqu'à ses soixante-cinq printemps... Oui, elle était une ancienne. Elle était une sage. Et quiconque oserait dire le contraire ne s'était pas encore manifesté. Mais Elle serait prête à le recevoir.

Toujours est-il qu'elle offrait à Wren un regard doux, presque maternel, empli de patience. Que Wren lui dise ce qu'elle voulait comme boutons, et ils seraient faits rapidement. En attendant, elle triait ses pierres et ses cristaux pour que la jeune femme puisse bien les voir. Ils étaient tous plus beaux les uns que les autres. Certains chatoyaient de la même couleur que les yeux de l'indienne. Elle portait d'ailleurs ces pierres à son cou. D'autres était si semblables à la lune qu'on avait l'impression qu'elle était là, juste sous notre nez. Mais il y avait aussi des cristaux qui ressemblaient à l'eau du fleuve. Et d'autres encore, plus étonnants les uns que les autres.
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MessageSujet: Re: Sur la rive ouest   Sur la rive ouest Icon_minitimeDim 20 Mai - 17:03

La gentillesse et la douceur de l'ancienne chamane ne pouvaient que rassurer le petit oiseau blessé qu'était Wren. Elle se détendit un peu, juste un peu, juste assez pour regarder Petite Fleur l'instant de quelques secondes. Quand elle posa son regard sur l'indienne, celui-ci tranchait totalement avec son attitude et les pensées qu'on pouvait lui attribuer. Son regard était fort, il était décidé. C'était dans ce regard qu'on pouvait comprendre comment elle avait réussi à se sortir de ce qu'elle avait vécu saine d'esprit, bien qu'un peu traumatisée il est vrai. C'était ce regard qui faisait que personne n'avait jamais osé lui rire au visage. Oh on se moquait d'elle parfois, elle le savait bien, mais personne n'avait jamais osé lui dire quoi que ce soit en face. C'était ce regard là aussi qui étonnait tellement les gens, qui la rendait, malgré elle, mystérieuse. Elle avait l'air si fragile, si discrète, si triste tout le temps.. Mais quand elle posait son beau regard bleu-gris sur vous, vous saviez qu'il y avait quelque chose de plus qu'une petite coquille fragile en face de vous.

Le contact visuel ne dura pas plus de deux secondes. Elle rabaissa vite ses yeux sur son repas, qui était posé sur ses genoux, et continua à manger tranquillement son toast. Elle n'était pas pressée. Elle ne l'était jamais. Oh oui, elle se souvenait que Petite Fleur avait posé une question. Mais pour l'instant, elle était trop occupée à manger son toast et à regardre le Fleuve. Son regard se perdait souvent dans cet amas d'eau glacée. Le Fleuve l'attirait malgré elle. Elle avait envie de s'y baigner, de le traverser.. Elle avait l'impression qu'il y avait quelque chose de mystique là-dedans. C'était... Ah oui, la question! Elle réfléchit quelques secondes, s'arrêtant de mastiquer pour l'occasion. Depuis qu'elle avait ressuscité sur la rive opposée, elle avait du mal à se concentrer et à faire deux choses en même temps. Si elle voulait réussir, il fallait qu'elle se concentre sur chaque chose qu'elle faisait. Même mastiquer un toast au miel lui semblait trop dur à faire si elle réfléchissait en même temps. Finalement, elle déglutit et répondit, sans regarder l'ancienne chamane :

"B-b-bleus. Elle les veut b-b-bleus." elle n'avait pas précisé qui était ce "elle", mais tout le monde aurait compris qu'elle parlait d'une cliente. "B-b-b-bleus v-v-verts en f-f-fait. C-c-c-comme le Fleuve. Cinq."

Elle n'ajouta rien. Petite Fleur lui dirait son prix et elle paierait ce qu'elle aurait à payer. Elle ne proposait jamais de prix quand c'était quelqu'un d'autre qui faisait la chose à échanger. Pour ses vêtements, c'était elle qui fixait le prix. Pour le reste, c'était aux autres de le faire. Elle plongea sa cuiller (faite par Wes le Forgeron), qu'elle emmenait en général avec elle quand elle allait manger, dans les flocons d'avoine. Tranquillement elle se remit à manger. On aurait pu croire qu'elle avait oublié la conversation, c'était d'ailleurs plus ou moins le cas, pour l'instant, elle se concentrait sur son petit-déjeuner, un peu déconnectée du reste.
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MessageSujet: Re: Sur la rive ouest   Sur la rive ouest Icon_minitimeLun 21 Mai - 21:29

Plus personne n'était pressé depuis la Grande Résurrection. C'était bien connu... Petite Fleur attrapa quelques pierres bleues, vertes et bleu-vertes comme le lui avait demandé Wren et commença à les regrouper. Mais elle s'arrêta rapidement. Une interrogation subistait. Il fallait cinq boutons, certes, mais de quelle taille? Dans le doute, elle pouvait en faire plusieurs. Ce n'était pas gênant. Tout en fredonnant un air indien apaisant et en souriant, l'Indienne commença son oeuvre. Elle verrait après pour le prix. Elle n'était pas pressée... Ce qui lui aurait fait plaisir? Qu'en sa présence Wren ne bégaye pas. Mais c'était un prix fort élevé, pour cinq boutons. Non, vraiment, Petite Fleur ne savait pas. D'habitude, c'était facile, mais cette fois... Quoi que... Elle eut une idée. Mais elle verrait après. Bientôt, elle eut terminé un bouton de petite taille et le posa devant elle. Elle en commença ensuite un de moyenne taille puis, quand elle l'eut terminé un de grande taille. Ils étaient, tous les trios sur le même modèle. La taille différait, simplement. Avec un sourire, l'ancienne Chamane plongea ses yeux bruns dans ceux de Wren.

"Il te faut laquelle de ces trois tailles, pour les boutons?"

Elle attendit, tout aussi patiemment que d'habitude la réponse de Wren. Le regard que celle-ci lui avait lancé ne l'avait pas étonnée. Il fallait une grande force de caractère pour passer outre le bégaiement. Elle n'avait jamais douté du courage de la jeune femme. Elle ne connaissait rien de son histoire. Personne ne savait rien de l'histoire des autres. C'était la plupart du temps un sujet tabou. Mais cela ne gênait pas Petite Fleur. Quand Wren lui eut répondu, elle recommença son travail. Ses doigts allaient si rapidement qu'il était presque difficile de les suivre. C'était comme si ses doigts dessinaient une histoire dans les airs tellement ils allaient vite. Il était difficile de croire qu'elle pouvait faire quelque chose, et quelque chose de magnifique qui plus était. Bientôt, elle eut terminé les cinq boutons qu'elle tendit à Wren.

"Et voici. Cinq boutons. Wren, il y a une chose qui me ferait plaisir... Je ne t'ai jamais vu acheter quelque chose pour toi. Je voudrais que tu acceptes ce cadeau."

Elle lui tendit un magnifique collier couleur des champs de blés, d'ambre et de soleil qui allait magnifiquement avec la peau et les yeux de la jeune femme. avec un sourire d'une douceur désarmante, elle le posa dans les mains de Wren afin de pallier à tout refus et referma les mains de celle-ci dessus.
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MessageSujet: Re: Sur la rive ouest   Sur la rive ouest Icon_minitimeSam 26 Mai - 20:21

Petite Fleur se mit à travailler et Wren détourna vite ses yeux de l'indienne. Depuis qu'elle était ici, elle avait fait beaucoup de progrès, mais il lui en restait encore à faire, des énormes. Le principal était de pouvoir de nouveau fixer son regard sur les gens. Elle en était incapable maintenant. Elle avait vécu tellement de temps à être battue quand elle regardait ses violeurs.. Elle était la seule qui éccoppait de coups quand son regard se posait sur eux. C'était parce que son regard leur faisait peur. Elle avait le regard tellement fort. Même lorsqu'ils la brutalisaient, même quand ils la violaient, son regard, même trempé de larmes, même poché, son regard restait celui que l'on pouvait voir aujourd'hui. Un regard fort qui semblait leur dire qu'ils ne la briseraient jamais. Elle ne le faisait pas exprès, ça n'était pas de la provocation, ça n'était pas de la fierté. C'était juste son regard. Elle était incapable de le masquer. Alors elle avait pris l'habitude de baisser les yeux, de ne plus regarder les gens. Son regard disait vrai, ils n'avaient pas réussi à la briser. Ca n'était pas faute d'essayer pourtant. Elle s'était pris des coups, elle s'était faite humilier, elle s'était faite violer. Son corps ne lui avait plus appartenu, pendant des années. Mais elle n'était pas folle. Elle était ici, libre, saine d'esprit. Oui, il y avait ces cauchemars, mais ils avaient toujours existé, même avant sa Mort (elle y mettait une majuscule parce que c'était sa première mort.. La mort qu'elle avait eu dans ce monde avait une minuscule). Oui, elle était discrète et avait perdu une partie de sa joie de vivre. Mais ça reviendrait, elle le savait. Le temps de guérir.. Ils ne l'avaient pas brisée.

Elle venait de finir de manger ses céréales quand la bijoutière l'interpella de nouveau. Elle tourna son regard clair vers les trois boutons et resta quelques secondes silencieuses. Rien en montrait dans son attitude qu'elle avait compris qu'il fallait qu'elle choisisse une taille, pourtant elle avait bien compris tout cela. Elle réfléchissait d'ailleurs. Qu'est-ce qui serait le plus joli avec la robe qu'elle préparait? Qu'est-ce qui plairait le plus à sa cliente? Elle hésitait entre moyen et grand, les deux modèles étaient très jolis, et iraient avec la robe. Il fallait donc qu'elle trouve lequel plairait le plus à la cliente, ce qui n'était pas facile, parce qu'elle ne la connaissait pas vraiment, c'était la première commande qu'elle lui passait. Elle ne connaissait donc pas assez ses goûts pour extrapoler. Ses yeux finirent par cligner et, comme s'il ne s'était pas passé près d'une minute depuis qu'elle avait les boutons sous les yeux, elle répondit, en regardant toujours les boutons et pas l'ancienne chaman :

"G-g-grands. Le g-g-g-rand mod-d-dèle."

Ce bégaiement la faisait souffrir. Il lui arrivait de pleurer lorsqu'elle n'arrivait pas à formuler ses pensées à cause de ce défaut d'élocution. Avant sa Mort, elle parlait tout à fait normalement. Elle n'avait jamais bégayé de sa vie, elle était bavarde et pleine de vie. Elle était capable de discuter des heures sans s'essouffler. A présent, elle avait même du mal à faire une phrase complète. Elle se fatiguait vite et les mots mouraient dans sa gorge. Sa voix, pourtant chaude et puissante, semblait l'abandonner la plupart du temps. Il arrivait souvent qu'elle ouvre la bouche et la referme, plusieurs fois, comme un poisson hors de l'eau, avant d'abandonner l'idée même de parler. C'était quelque chose d'horrible. Mais le pire était qu'elle n'aviat personne à qui parler. Elle avait peur des gens, elle savait maintenant le mal qu'ils pouvaient faire et ne parlait en général avec eux que quand il le fallait. Il ne lui arrivait jamais de discuter juste pour faire connaissance. Elle savait que certains de ses compagnons n'attendaient qu'un signe d'elle pour devenir ses amis, elle savait qu'il y avait des gens qui attendaient qu'elle soit prête.. Mais plus le temps passait, plus elle se demandait si elle le serait jamais.

Petite Fleur fit les boutons et Wren finit son petit déjeuner. Elle écouta la chanson que la jeune femme chantait et la trouvait très belle. Elle ne la complimenta cependant pas, la phrase mourut dans sa gorge comme la plupart des phrases non-vitales qu'elle essayait de prononcer. Le Forgeron disait d'elle, se moquant gentiment, qu'elle était à moitié-muette. C'était sûrement le cas. Elle avait souvent l'impression d'être muette de nouveau, et pourtant elle arrivait à parler quand il le fallait. Une fois sont petit déjeuner fini, elle alla rincer sa gamelle dans le fleuve, sans regarder tous les gens qui s'affairaient sur la plage. Elle resta quelques secondes, pieds dans l'eau, à regarder les gens de la rive opposée. Le village, elle y avait habité un moment et se demandait parfois si elle ferait pas mieux d'y retourner.. Là bas au moins, on la protègerait.. Mais on lui demanderait aussi de se mêler aux autres.. Elle avait beau savoir que c'était ce qu'il lui fallait, la thérapie dont elle avait besoin, elle ne trouvait tout simplement pas le courage.

Quand elle revint s'asseoir prêt de l'indienne, celle-ci avait fini. Elle lui posa les boutons dans sa main et replia ses doigts dessus. Wren sentit un frisson la parcourir, un frisson qui la fit trembler de tous ses membres. Ses beaux yeux clairs se remplirent de larmes et elle devint toute pâle. Elle avait pris beaucoup sur elle pour ne pas avoir de mouvement de recul, elle ne voulait pas vexer une femme qui était aussi gentille avec elle.. Mais le contact physique était quelque chose qu'elle ne supportait plus. Elle avait eu une sorte de nausée et du respirer à fond pour se calmer. Le sang battait à ses tempes alors même qu'elle avait l'impression d'avoir perdu tout son fluide vital. Et pourtant, elle essayait de ne pas partir en courant, de ne pas hurler. Elle était obligée de se mordre les joues jusqu'au sang pour ne pas crier. Pourtant, le contact n'avait duré qu'une seconde, tout au plus. Et c'était main contre main, elle ne l'avait pas touchée à un endroit.. Mais ça ne changeait rien. S'ils ne l'avaient pas brisée, ils l'avaient salement amochée.

"D-d-d-d... P-p-p-pardon." dit-elle, la voix complètement serrée par sa tristesse et son impuissance.

Elle ne prit pas le collier, elle en fut incapable. Au lieu de ça, elle se replia sur elle-même, littéralement parlant, et éclata en sanglots. Petite Fleur était tellement adorable, la gentillesse même! Et elle, elle était incapable de réagir normalement, d'accepter cette gentillesse. Dans sa main refermée, les boutons semblaient peser une tonne. Sur ses joues, c'étaient des larmes de rage qui avaient pris la place des larmes de tristesse et qui brûlaient son visage comme la colère qu'elle avait de ne pas réagir comme il le fallait. Et le plus dur était de savoir que personne n'arriverait à la consoler. Pour ça, il aurait fallu qu'il y ait quelqu'un en qui elle avait assez confiance pour se laisser prendre dans ses bras.. Et elle ne supportait déjà pas qu'on lui touche la main...
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MessageSujet: Re: Sur la rive ouest   Sur la rive ouest Icon_minitimeSam 2 Juin - 12:56

Petite Fleur fut très étonnée de la réaction de Wren à son contact. Que lui était-il arrivé dans son ancienne vie pour qu'elle se renferme ainsi et souffre du moindre contact physique? Ne comprenant pas la réaction de Wren, l'Indienne ne put avoir qu'une seule réaction. Elle se leva, se rapprocha de Wren, gênée. Qu'avait-elle bien pu faire pour provoquer cette réaction? Petite Fleur ne comprenait pas ce qu'avait la jeune femme en face d'elle. Elle se figea sur place. Elle avait envie de prendre Wren dans ses bras, mais quelque chose l'en empêchait. Si c'était son contact qui l'avait ainsi apeurée, peut-être que si elle s'approchait davantage, Wren se sauverait en courant... Petite Fleur fit donc une chose qui la dégouterait sans doute jusqu'à se prochaine mort. Elle se détourna et retourna s'asseoir.

"Prends ces boutons. Cela me suffira."

Elle était cependant déçue que Wren ait refusé son cadeau. Elle secoua tristement la tête, se dégoutant de ne faire aucun geste de soutien vers elle.
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MessageSujet: Re: Sur la rive ouest   Sur la rive ouest Icon_minitimeVen 8 Juin - 12:10

Wren n'avait pas vraiment refusé le cadeau de Petite Fleur... Elle l'aurait même accepté s'il n'y avait pas eu ce contact. Elle était très touchée de l'attention que l'ancienne chaman lui portait et elle aurait voulu, vraiment, pouvoir lui rendre sa sympathie et sa chaleur. Mais elle n'était pas prête. Pas encore. Elle ne savait pas si elle le serait un jour.. Et elle n'était pas sûre que ce soit dans cette vie-là. Pourtant, il lui semblait parfois que les choses allaient en s'arrangeant. Elle arrivait à parler, plus ou moins. Elle n'était plus muette en tout cas. Et il lui arrivait même de sourire aux gens, mais seulement quand elle ne s'en rendait pas compte. Une fois, elle avait même passé une nuit sans faire de cauchemar, ou du moins pas assez horrible pour que ça la réveille ou qu'elle s'en souvienne.. C'était déjà une grande avancée, non? Ou plutôt, c'était une petite avancée mais assez importante pour que Wren garde espoir. Elle avait compris que ça ne se ferait pas d'un coup. Elle avait espéré pendant pas mal de temps qu'un jour, elle se réveillerait et qu'elle serait de nouveau "normale". Qu'elle serait comme avant.. Que ce qu'elle avait vécu durant ces années de torture ne serait plus qu'un vague souvenir, quelque chose qui ferait partie d'elle mais qui ne la contrôlerait plus. Mais elle avait fini par comprendre que ça n'était pas comme ça que ça se passait. Elle avançait, petit à petit. Le temps faisait son travail.. et les gens l'aidaient. Mais parfois elle avait des sortes de régression.. Il lui arrivait de ne pas pouvoir parler, de redevenir muette, pendant une heure, un jour, une semaine... Elle retombait alors dans un état très proche de la catatonie qu'elle avait vécue quand elle était arrivée dans cette région du Fleuve.. Et il lui fallait beaucoup de force pour s'en sortir, à chaque fois ça semblait plus dur alors que la raison aurait voulu que ça aille en décroissant...

Quand Petite Fleur avança vers elle, Wren se crispa un peu plus. L'indienne avait eu un bon instinct en ne prenant pas l'ancienne hippie dans ses bras. Si elle l'avait fait, ou si elle avait semblé vouloir le faire, la réaction de la couturière aurait été du genre imprévisible.. Elle serait peut-être partie en courant, mais ça aurait été le moindre des maux... Il était tout à fait concevable qu'elle se serait servi d'un de ses poignards, avant même de se rendre compte de ce qu'elle faisait. Personne ne la touchait. Depuis son arrivée, tout le monde avait fini par en prendre l'habitude.. Petite Fleur était quelqu'un de bon et de chaleureux, il était normal qu'elle n'ait pas réalisé en touchant Wren l'effet que ça lui ferait.. Après tout, Wren paraissait parfois presque normale... Et un simple contact des bouts des doigts sur une main n'avait aucune conséquence chez les gens "normaux". Wren savait que sa compagnonne n'avait pas pensé à mal, mais elle était dans un état qui n'avait rien de rationnel. Ce simple contact avait réussi à faire ressurgir toutes les peurs, toutes les angoisses et tous les mauvais souvenirs de Wren...

La couturière finit par se lever, plusieurs longues secondes après les dernières paroles de Petite Fleur. Elle avait les boutons dans la main, presque enfoncés dans sa paume tellement elle s'était crispée après le contact.. Et elle semblait hésiter. Les larmes ne coulaient plus de ses beaux grands yeux et si elle avait encore l'air perturbée, elle semblait ausis en proie à un grand questionnement. Elle voulait montrer à Petite Fleur qu'elle n'avait pas mal agi, elle voulait lui sourire, lui dire un petit mot d'excuse.. lui expliquer, peut-être, pourquoi elle était aussi cinglée.. Mais elle n'y arrivait pas. Les paroles refusaient de venir. Son visage refusait de passer à une autre expression que cet air hébété. Elle finit par abandonner et par prendre son panier. Elle continuait à lutter intérieurement. Elle voulait au moins être polie, dire aurevoir.. Oh c'était sûrement un peu stupide comme préoccupation après une telle scène.. Mais c'étaient ce genre de petites choses qui permettaient parfois à Wren de renouer le contact avec la réalité et la normalité.. Mais aujourd'hui, elle ne serait pas quelqu'un de normal. Après plusieurs longues secondes d'hésitation, elle s'en alla, sans un merci, sans un aurevoir, sans une excuse. Elle n'arrivait plus rien à dire, sa tête bourdonnait de l'émotion trop vive qu'elle venait de ressentir. Elle retourna dans son tipi et s'effondra dans un sommeil à la limite du coma, cette fois elle ne rêva pas.

[Je suis désolée du tournant que ça a pris! Wren est pas quelqu'un d'équilibré.. Si tu veux qu'on fasse un topic plus "léger", on peut se faire un topic Petite Fleur/Wesley ou Petite Fleur/Madmartigan.. Envoies-moi un mp pour me dire si ça te tente ^^ Promis, y aura pas de crise de nerfs cette fois ^^]
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