Le Monde Du Fleuve
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S'il y avait quelque chose après la mort.. Quelque chose de tout à fait différent de tout ce qu'on a pu imaginer...
 
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 Le miroir de l'âme

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Lyrya
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Lyrya


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MessageSujet: Le miroir de l'âme   Le miroir de l'âme Icon_minitimeDim 20 Mai - 12:38

[Pardon pour ce titre débile..^^]

S'aidant de la main que Le Passeur lui tendait, la jeune femme mit pied à terre, posant avec précaution sur les galets un pied, puis un autre, tels deux éclats d'albâtre. Lyrya fouilla rapidement dans son corsage et en sortit cinq cigarettes, prix convenu pour la traversée ce jour-là. Le retour lui coûterait un briquet mais elle en avait suffisamment pour ne pas se formaliser d'un tel coût. Sa longue main aux doigts fins se resserra sur la boîte en fer qu'elle portait contre sa hanche et, après un dernier sourire au Passeur, qui ne lui fut pas retourné, elle se mit en marche, avançant lestement, la simple robe de lin qu'elle portait ce jour-là dévoilant à chaque pas le galbe parfait de ses jambes de gazelle.

Il ne lui fallut que très peu de temps pour arriver au village. Elle connaissait les lieux et ne s'attardait pas aux conversations oiseuses que ceux qui venaient traîner près du fleuve affectionnait particulièrement. De toute façon, la plupart des gens qu'elle croisait mettaient un point d'honneur à l'éviter ou à ne lui accorder guère plus qu'un hochement de tête. Une chose qui n'avait pas changé avec la mort et les résurrections: on méprisait toujours autant celles qui faisaient commerce de leur corps tout en n'hésitant pas à venir les voir pour quémander un peu de tendresse.

Lyrya se fichait comme d'une guigne de l'attitude des villageois envers elle. Une des raisons qui l'avaient poussée à s'installer dans les tipis était justement que, sur la rive ouest, les gens étaient beaucoup plus libres, plus libérés. Ici, ils avaient plus tendance à recréer des codes et des rites dont ils avaient eu l'habitude de leur vivant. Alors que les concepts de mariage ou de fidélité n'avaient plus aucun sens, s'ils en avaient jamais eu un.

Les lèvres rouge carmin de la demoiselle s'étirèrent brièvement lorsqu'elle croisa l'un de ses clients qui roucoulaient bien gentiment avec sa fiancée attitrée et qui lui lança un regard éperdu de crainte quand il la vit passer. Mais il n'avait pas à avoir peur. La discrétion faisait partie du métier. Lyrya ralentit un brin sa marche et posa un doigt sur ses lèvres, dans un geste exquis avant de lui envoyer un baiser du bout des doigts. Le garçon devait venir la voir ce soir, elle n'avait pas oublié. Un clin d'oeil plus tard, elle était déjà loin. Ce pauvre petit n'avait pas encore pu conclure avec la fille de ses pensées qui attendait un prêtre catholique pour célébrer une cérémonie en bonne et due forme. L'ingénue! Un prêtre finirait bien par échouer ici mais quel intérêt? "Jusqu'à ce que la mort vous sépare", n'avait-elle pas compris qu'il n'y avait plus de mort?

Lyrya s'arrêta finalement devant la porte de la forge d'où parvenait le bruit caractéristique du marteau frappant l'enclume et d'où s'échappaient un mélange d'odeurs qui la fit frémir. Elle s'appuya nonchalamment contre le chambranle, sortit de son corsage une cigarette et un briquet, alluma l'une avec l'autre et tira quelques bouffées avec délices, observant avec régal le forgeron au travail, les muscles de son dos qui jouaient tandis qu'il fabriquait Dieu savait quoi.

Wesley était sans conteste l'un de ses clients préférés. Ben fait de sa personne, exigeant mais pas trop, demandeur mais jamais suppliant... le marché qu'ils avaient conlu lui convenait tout à fait. C'était une des rares personnes à qui elle se serait offerte gratuitement mais, elle en avait retiré quelque chose, ce n'était pas plus mal...

Exhalant avec sensualité une fumée aux reflets bleutés, Lyrya attendit patiemment que le forgeron remarque sa présence.
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MessageSujet: Re: Le miroir de l'âme   Le miroir de l'âme Icon_minitimeDim 20 Mai - 14:22

[no problemo, je suis une spécialiste des titres débiles comme tu le sais ^^]

Qu'est-ce qu'était en train de fabriquer ce cher Wesley, torse-nu dans la chaleur de la forge, les muscles tendus par l'effort, des mèches blondes collées à son front? Et bien, tout simplement, une bêche. Un habitant de la rive ouest était venu le voir la veille pour lui demander de lui fabriquer bêche et faulx afin de pouvoir se faire un petit coin de jardin dans la prairie. L'homme n'était pas le premier à avoir cette idée, plusieurs "champs" avaient déjà été installés dans la prairie, où les gens faisaient pousser tout ce qu'ils avaient pu trouver. Wes n'avait pas une âme de paysan, il était plutôt du genre chasseur et cueilleur. Mais il avait déjà fait des bêches, et il avait déjà fait des faulx. Il était justement en train de finir la faulx en question quand il entendit des pas derrière lui. Il était plutôt étonnant qu'il puisse entendre quoi que ce soit avec le feu qui l'entourait pratiquement mais il avait pris l'habitude. Et s'il voulait ne pas risquer d'avoir un accident, il devait bien être toujours sur ses gardes, faire attention au moindre petit bruit. Les retours de flammes en avaient tué plus d'un, surtout dans ce genre de forges antiques.

Il ne se retourna pas tout de suite. Il finit d'abord de faire couler le métal en fusion dans la forme de la faulx avant de la tremper dans de l'eau froide. Il devait la changer régulièrement ou alors elle ne serait plus à bonne température, une fille du village le faisait en échange de bracelets en métaux qu'il lui forgeait. Il était plutôt minutieux quand il créait des choses en métal, assez pour que les quelques bijoux qu'il faisait à cette femme soient beaux et coûtent le service qu'elle lui rendait chaque jour. La fumée et le "pssshhttt" si caractéristique qui se dégagèrent de l'eau quand il trempa le métal chaud à l'intérieur fit sourire Wesley, comme à chaque fois. Il aimait cette étape du travail. Il l'aimait parce que ça voulait dire que maintenant, il fallait paufiner. Il allait devoir rechauffer le métal, et taper dessus pour aiguiser la faulx.. Ensuite, il l'aiguiserait finalement grâce à une meule qu'il avait fabriquée. C'est sur cette meule qu'il avait aiguisé les couteaux de Lyrya.. Lyrya sur qui son regard finit par se poser justement. Un nouveau sourire, plus coquin cette fois, s'afficha automatiquement sur son beau visage.

"Ah! Lyrya!" dit-il sur un ton on ne peut plus enthousiaste.

Il posa la faulx sur le plan de travail avec délicatesse. Il enleva ensuite ses gants en peau et les posa à l'endroit où il les rangeait toujours. Il se dirigea ensuite vers un établis où se trouvait un petit saut d'eau et une sorte de torchon. Il trempa le torchon dans l'eau et se le passa ensuite sur le visage et rapidement sur le torse, afin d'enlever le plus de suie possible. Il se tourna ensuite vers la jeune femme et enfila une chemise, blanche, une des premières que Wren lui avait faite. Nouveau sourire puis s'imposa la question habituelle :

"Qu'est-ce qui t'amène ici sweet heart?"


Dernière édition par le Lun 21 Mai - 12:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le miroir de l'âme   Le miroir de l'âme Icon_minitimeDim 20 Mai - 18:38

Oh, il était à croquer avec ce sourire adorable plaqué sur son visage. Et ce torse si bien dessiné, ses bras musclés par son métier, ses cheveux désordonnés, plaqués sur son front par la sueur. Oh, il n’y avait rien de plus sexy qu’un homme qui transpirait après un rude labeur. Surtout quand l’homme en question était Wes qui avait quand même un sacré potentiel à la base. Tout en tétant sa cigarette avec application, la jeune femme suivit du regard chacun des gestes du forgeron, particulièrement celui qui consistait à passer le chiffon humide sur son torse, déposant quelques gouttelettes qui épousaient à la perfection les muscles du jeune homme. Finalement, elle balança son mégot au loin d’un pichenette désinvolte et s’avança vers le forgeron en ondulant des hanches, se mordant la lèvre inférieure avec une sensualité à peine étudiée. Quand elle ne fut plus qu’à quelques centimètres de lui, elle déposa la boîte en fer qu’elle portait sur un petit établi et écarta doucement une mèche de cheveux que l’eau avait collée au front du beau blond.

- Hmm, l’envie d'te voir ?

Mutine, elle haussa un sourcil et esquissa une moue qui invitait au baiser. Miss Sam pouvait être fière, même au-delà de la mort son enseignement était suivi à la lettre. Chacune des moues de la jeune femme avait été répétée pendant des heures devant une glace jusqu’à atteindre la perfection. Tiens, en parlant de glace… Elle reprit la petite boîte en fer et la tendit à Wesley. Il la reconnaîtrait facilement, c’était lui qui l’avait fabriquée et elle s’en servait pour transporter les quelques objets auxquels elle tenait. Pour l’heure, elle ne contenait qu’un bout de miroir grossièrement taillé en un ovale approximatif. Lyrya l’avait payé au prix fort à un voyageur de passage mais elle n’en regrettait rien. C’était le premier miroir qu’elle voyait depuis son arrivée ici et ses yeux avaient brillé de convoitise dès qu’ils s’étaient posés dessus. Elle n’avait pas cherché à savoir comment l’homme se l’était procuré, simplement ce qu’elle devrait faire pour l’avoir. Il le lui avait dit, elle s’était exécuté et était maintenant l’heureuse propriétaire du seul miroir à des kilomètres à la ronde. Voire plus. Enfin, enfin pouvoir se coiffer et se maquiller avec un autre reflet que celui du fleuve.

Lyrya ouvrit le couvercle de la boîte et laissa au forgeron tout le loisir d’admirer sa nouvelle acquisition tandis qu’elle-même admirait encore une fois le physique plus qu’honorable du forgeron. Il était tellement mignon quand il se concentrait. Elle ne plaisantait qu’à moitié en disant qu’elle venait pour le simple plaisir de le voir. Il était vrai qu’elle aimait le voir, simple plaisir esthétique mais elle appréciait aussi sa compagnie, c’était l’un de ses rares clients à qui elle accordait le privilège de discuter sur l’oreiller. Mais elle mentait tout de même car elle ne faisait jamais le premier pas. Une des premières règles qu’on lui avait inculquées. Toujours se laisser désirer, toujours laisser l’autre venir à soi. Ne jamais être demandeuse.

- Tu t'sens d'me fabriquer quequ'chose de joli pour en faire un miroir à main ?

Elle en rêvait. Une jolie poignée ouvragée. Wes était assez habile de ses mains pour réussir à le réaliser. Il n’y avait qu’à regarder le manche du poignard qu’il lui avait vendu. Une petite œuvre d’art. C’était ce qu’elle voulait. Une œuvre d’art. Quelque chose de beau, de féminin, de luxueux même. Quelque chose qui lui rappelait les splendides miroirs qui décoraient toutes les pièces chez Miss Sam.
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MessageSujet: Re: Le miroir de l'âme   Le miroir de l'âme Icon_minitimeLun 21 Mai - 13:15

Cette fille, femme!, était vraiment extraordinaire. Wes avait beau savoir qu'elle ne laissait rien au hasard, que chacun de ses gestes étaient plus ou moins étudiés pour le rendre complètement fou, ça marchait. Cette femme était vraiment fantastique. Sexy en diable et belle. Et intelligente aussi, mais ça, il l'avait compris tout de suite. Il avait un plutôt bon instinct vis-à-vis des gens, faut dire qu'il en avait connu beaucoup pendant qu'il suivait le cours du Fleuve avec Mark. La psychologie humaine n'avait plus beaucoup de secret pour lui.. Surtout qu'il avait eu à communiquer avec des gens qui ne parlaient pas un mot en commun avec ceux qu'il connaissait. Le langage du corps avait fini par être quelque chose qu'il maîtrisait. Et il ne s'était jamais laissé assez avoir par la sensualité de Lyrya pour la considérer comme une femme objet qui n'avait aucune intelligence. Il avait tout de suite vu dans ses beaux yeux mutins cette étincelle qu'il y avait dans le regard des gens qui savaient où ils allaient. Etrangement, cette même étincelle se trouvait dans les yeux d'une fille comme Wren, dont Wes avait pensé dès le début qu'il ne fallait pas s'arrêter à ses devants timides, comme aux devants aguicheurs de Lyrya. Si Wes était tellement doué avec les femmes depuis la Grande Resurrection, c'était peut-être justement parce qu'il ne s'arrêtait jamais aux apparences et qu'il avait toujours en tête à qui il avait affaire.

Et si cette magnifique blonde lui faisait perdre la tête, il n'en oubliait pas qu'elle était aussi une femme d'affaires impitoyable. Il lui avait après tout vendu un poignard. Et il savait qu'elle s'en servait, même si c'était avec une discrétion dont il n'avait jamais eu à se plaindre. Ils prenaient tous les deux des risques dans ce marché, mais ça ne le dérangeait pas. Après tout, s'il était banni ou pendu, il retrouverait bien un autre endroit où s'installer. Ici, rien n'était définitif, et Wes avait fini par s'y habituer, assez facilement en fait. Quand elle s'approcha de lui et lui dit qu'elle était venue pour le voir, il n'y crut évidemment pas. Elle ne venait jamais rien que pour le voir, c'était toujours à lui d'y aller. C'était normal, après tout, c'était son gagne pain. Lui, il n'allait jamais voir les gens pour leur proposer de leur faire un truc en métal, c'était à eux de venir le voir. En fait, il ne parlait jamais de la forge si on ne lui en parlait pas. Mais s'il ne se laissa pas avoir par ces belles paroles, la moue qu'elle afficha failli bien lui faire perdre la tête. Un peu plus et il l'aurait embrassée. Oh non pas qu'il eut risqué grand chose en le faisant. Sauf qu'après il aurait sûrement eu du mal à se concentrer sur le reste, sur la vraie raison de sa venue.. Et quelque chose lui disait qu'il allait avoir besoin de ses facultés s'il voulait ne pas se faire avoir comme un bleu. Les femmes, et particulièrement Lyrya, étaient son péché mignon, il connaissait ses faiblesses, et la belle blonde faisait partie de celles-ci.

Il posa son regard clair sur la boite. Une de ses créations. Lyrya était une des clientes les plus régulières, il faut dire qu'elle avait pas mal de biens et qu'elle aimait vivre plutôt aisément. Avec tous les clients qu'elle avait, elle avait de quoi payer à peu près n'importe quoi, Wes avait souvent l'impression qu'elle était au moins aussi riche que lui, même si elle ne lui parlait jamais vraiment de ce qu'elle possédait. De toute façon, elle lui parlait souvent de ses clients et de ce genre de choses, il se doutait que c'était une faveur de sa part, une preuve qu'il lui plaisait bien, mais il y avait des limites. Leur relation restait tout de même professionnelle. Il la regarda ouvrir la boite et jeta un regard carrément abasourdi sur le miroir. Il n'en avait pas vu dans ce monde, jamais. Et pourtant, il avait voyagé. Mais il faut dire qu'il avait voyagé pendant les premières années, celles où les gens n'avaient pas encore repris leurs vieilles habitudes. Il n'y avait pas de forgerons à l'époque par exemple.. Alors quelqu'un devait bien avoir eu l'idée de fabriquer des miroirs. Intéressant. Il ne put s'empêcher de se regarder quelques secondes.Il n'avait jusqu'alors vu son reflet que dans l'eau. Quel changement! L'image de ce qu'il était dans le Londres du XIXème siècle vint se superposer au reflet qu'il voyait aujourd'hui. Oui, la mort, pour lui, ça avait été tout bénef'.

"Un miroir à main?" répéta-t-il tout en réfléchissant à la technique qu'il aurait à utiliser...

Il n'avait jamais eu à faire ce genre de choses. La plupart des gens pensaient qu'il devait être forgeron dans sa vie pré-fluviale. Ca n'était évidemment pas le cas, mais il ne démentait jamais. Là, il devrait inventer, ou plutôt, réinventer la technique, faire des recherches personnelles pour trouver comment faire pour ne pas briser le miroir tout en le forgeant. Ca serait très intéressant. D'ailleurs, il avait déjà envie de s'y mettre, même s'il fallait d'abord qu'il finisse avec les objets paysans qu'il forgeait quand Lyrya était arrivée.

"Ca va être compliqué. C'est fragile un miroir, et je ne peux pas évidemment me permettre de risquer de te le casser. C'est sûrement l'objet le plus délicat que j'aurais eu à faire depuis que j'ai construit cette forge... Sweet Heart, ça va te coûter cher, mais je te ferais le plus beau miroir à main que tu aies jamais vu."

Lyrya le connaissait assez pour savoir qu'il n'y avait pas de vantardise dans ces paroles, malgré l'air amusé qui trônait sur ses beaux traits de jeune homme. Quand il s'engageait à faire quelque chose, il le faisait, et surprenait souvent ses clients par la beauté de ce qu'il créait malgré la rusticité de la forge. Et le prix, cette fois, serait élevé, c'est sûr. Mais Lyrya pouvait se le permettre, et Wes n'était pas un arnaqueur ou un voleur. Il prenait ce qu'il méritait.
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MessageSujet: Re: Le miroir de l'âme   Le miroir de l'âme Icon_minitimeJeu 24 Mai - 20:24

[Rrrr, ça m'énerve, j'avais fait un message tellement mieux...]

Cette étincelle dans les yeux du forgeron quand il releva son regard vers elle, c'était la raison pour laquelle elle lui confiait de si précieux ouvrages. Si elle n'avait pas été convaincue qu'il donnait le meilleur de lui-même, mu par la seule volonté de se dépasser, de réussir pour la simple envie de réussir... jamais elle ne lui aurait demandé de réaliser des tâches délicates et onéreuses. Mais elle savait qu'il travaillait au moins autant pour son propre plaisir et sa propre estime de soi que pour la rémunération qu'il obtiendrait. Et c'était pour ça qu'elle lui faisait confiance.

- Cher comment darling ? demanda-t-elle du tac au tac.

Inutile de tourner autout du pot, de se perdre dans des circonvolutions inutiles. Ils étaient là pour parler affaire et, en elle, la femme d'affaire prenait le dessus. Elle avait même pour un instant abandonné les psoes lascives et les moues aguicheuses qui étaient sa marque de fabrique. Elle savait que Was ne s'y laisserait pas prendre, contrairement à d'autres avec lesquels une attitude sensuelle suffisait à obtenir un bon prix. Non, avec Wes c'était de la négociation, de la vraie. Et négocier, c'était là que résidait tout le plaisir. Elle n'avait jamais cherché à rouler Wes et n'aurait de toute façon pas pu le faire mais elle n'allait pas non plus accepter le premier prix qu'il lancerait. Question de principe. Et il le savait aussi bien qu'elle.
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MessageSujet: Re: Le miroir de l'âme   Le miroir de l'âme Icon_minitimeJeu 31 Mai - 13:41

[je comprends, perdre un message c'est trop nul]


"Très cher Sweet Heart.." lui répondit-il, juste pour la forme, un sourire coquin accroché à son visage et le regard pétillant de malice.

Mais malgré cet air détendu qui aurait laissé croire à n'importe qui qu'il était du genre à se faire avoir par les courbes et les poses de son interlocutrice, Wesley n'était pas de ce genre, Lyrya avait raison sur ce point. Quand il négociait, il savait être intraitable, mais surtout, il savait faire en sorte d'avoir ce qu'il voulait. Il savait par exemple que Lyrya discuterait son prix, quoi qu'il lui demande. S'il lui avait demandé un simple baiser pour faire ce miroir, alors même qu'elle l'embrassait très souvent puisqu'il avait, grâce à un autre contrat, le droit d'aller la voir quand il le voulait, elle n'aurait accepté qu'un baiser du bout des lèvres. C'était comme ça. C'était une femme d'affaires, une femme intelligente. Si elle ne l'avait pas été, elle ne l'aurait pas intéressé.. Il n'y avait que pour le poignard qu'elle n'avait pratiquement pas discuté son prix.. Il faut dire qu'il prenait un risque constant en ayant accepté de lui en faire un...

"J'ai un projet en route." dit-il, décidant ainsi de ne pas faire durer le mystère plus longtemps. "Un projet qui va me demander du temps, de l'énergie et de l'argent.. enfin, ce qui nous sert d'argent ici. Mais surtout, ça va me demander de la discrètion, et c'est principalement là que tu interviendras, du moins si tu veux que je te fasse ton miroir chère Narcisse."

Il lui fit un petit clin d'oeil pour lui montrer, s'il était encore besoin de le prouver, qu'il n'y avait pas de méchanceté dans ce petit surnom. Lyrya était plutôt orgueilleuse, c'était vrai, mais après tout elle gagnait sa vie grâce à son physique de folie, elle avait bien raison de l'apprécier et d'avoir envie de le voir plus clairement dans un beau miroir. De plus, c'était son outil de travail, il fallait qu'elle s'occupe de l'arranger au mieux possible, un miroir l'y aiderait. C'était aussi pour ça que Wes allait demander un prix important.. Il savait qu'elle voulait ce miroir peut-être plus que tout ce qu'elle avait voulu jusque là. C'était important pour elle et dur à fabriquer.. Le prix serait à la hauteur. Tranquillement, il s'appuya contre l'établis et continua à expliquer :

"J'ai toujours été passionné par les chevaux. Je les connais et sais m'en occuper comme personne."

C'était vrai. Il ne parlait que rarement de sa vie passée et les gens avaient tous des hypothèses très différentes sur l'époque et la région dans lesquelles il avait pu vivre. Il faut dire que durant ses voyages maritimes le long du Fleuve, il avait appris pas mal de choses et pouvait parler de tas d'époques et de lieux qu'il n'avait jamais approchés.

"Et ils me manquent. Dernièrement, un troupeau de chevaux sauvage s'est établi dans les plaines, de ton côté du Fleuve. Je le sais parce que plusieurs habitants de ta rive on commencé à en dresser.. Et tu imagines bien que je ne veux pas être en reste. Seulement, je suis victime de mon pouvoir.. Je suis le seul Forgeron qu'on ait croisé à des centaines de kilomètres à la ronde. Le Conseil ne verra sûrement pas d'un bon oeil que je décide de dresser un cheval, pour deux raisons : si j'y arrive, je risque d'avoir envie de partir à l'aventure et si je n'y arrive pas, je risque de me faire blesser, voire tuer. Evidemment, je me réveillerais à un autre endroit du Fleuve, mais le village n'aura plus de Forgeron. Et ils commencent à avoir pris l'habitude de mes petits créations... Ils en ont presque oublié qu'ils s'étaient débrouillés sans pendant plusieurs années..."

Il avait expliqué tout cela avec un air mi-sérieux mi-amusé. Il n'aimait pas l'idée d'être retenu prisonnier ici. Oh, il ne l'était pas vraiment.. Mais il savait qu'on ferait tout pour l'empêcher de risquer sa vie ou pour l'empêcher de s'en aller.. Des gens pourraient même aller jusqu'au sabotage.. Tuer un cheval n'était pas vraiment le pire des crimes possibles quand on voulait garder son petit confort. Wesley avait connu assez de personnes attachées à leur confort pour le savoir.

"Tu seras mon alibi. Ce cheval sera officiellement le tiens. L'enclos, je le construirais, sera pas très loin de ton tipi.. Et tu feras comme si l'animal était à toi. Tu feras mine de t'en occuper. En fait, je ferais le plus gros du travail.. Mais toi tu amuseras la galerie.. Il faudra que tu le montes de temps en temps, une fois que je l'aurais dressé évidemment... On fera comme si tu m'avais embauché pour le dresser.. Je pense que ça posera moins de problème au Conseil."

Il y avait encore des risques que quelqu'un vienne tuer le cheval, de peur que Wes se fasse tuer en le dressant, mais s'ils arrivaient à rester plutôt discrets sur les premiers jours, il n'y avait pas de raison que ça arrive. Une fois que le cheval serait dressé, personne n'aurait plus rien à redire.. Et Wesley trouverait un moyen de prouver qu'il n'avait en aucun cas l'intention de partir. Ce qui était le cas. Il était bien ici et s'était arrêté dans ce village parce qu'il avait envie d'y rester.. Bien sûr, il y avait des risques qu'il s'en aille, un jour, il n'allait pas rester à la même place toute l'éternité, il n'allait pas faire la même erreur que dans sa précédente vie.. Mais il formerait quelqu'un à sa succession d'ici là.. Il y serait sûrement forcé et puis, laisser sa trace était quelque chose de chouette...

"Qu'en dis-tu? Il reste autre chose, mais voyons déjà cette partie du prix..."
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MessageSujet: Re: Le miroir de l'âme   Le miroir de l'âme Icon_minitimeSam 9 Juin - 1:02

Très cher ? Vraiment ? Lyrya haussa un sourcil. Puis sortit de son corsage une nouvelle cigarette. Elle la ficha entre ses lèvres mais ne l’alluma pas immédiatement. Le mot « projet » avait encore plus éveillé son attention. Elle ne s’était pas attendue à ce genre de rémunération. Les échanges de service étaient courant, si, après tout, le premier contrat qui la liait au forgeron était de ce genre là mais, au fur et à mesure que les gens amassaient des possessions matérielles, recréant des schémas auxquels ils étaient habitués, les échanges d’objets étaient devenus plus fréquents.

Le surnom narcisse lui plut bien et elle salua la trouvaille d’un sourire sans pour autant relâcher son attention le moins du monde. Il avait besoin de discrétion ? Et c’était pour ça qu’il avait besoin d’elle ? Sa curiosité était piquée. Elle brûlait maintenant de savoir ce qu’il attendait d’elle. Mais, pour ne rien montrer de son excitation, après tout, ils étaient en négociation, elle se contenta de sortir son briquet des tréfonds de son corsage et, après avoir joué quelques secondes avec la pierre, d’allumer la cigarette qu’elle tenait toujours coincée entre ses lèvres.

Des chevaux ? Sa requête avait à voir avec des chevaux ? Lyrya étouffa un rictus dans un panache de fumée aux reflets bleutés. Quelle drôle d’idée. En ce qui la concernait, les chevaux restaient un truc de riches oisifs, quelque chose qu’elle enviait et qu’elle savait ne pouvoir jamais avoir. Alors même qu’elle aurait pu, théoriquement, s’en trouver un ici. Après tout, on disait qu’un certain général romain avait apprivoisé un étalon, elle aurait pu lui demander son aide. Mais certaines choses étaient encore trop ancrées dans son esprit pour qu’elle puisse s’en défaire. Monter à cheval, c’était une lubie de riches, et de nobles. Elle ne savait pas d’où venait Wes, quelle avait été sa vie avant de renaître sur les rives du fleuve. Ou plutôt, elle n’en savait que des bribes, ce qu’il avait laissé échapper, ce qu’elle avait pu deviner. Ils avaient le même accent, il ne lui avait pas été difficile de déduire qu’ils venaient du même endroit. Peut-être même de la même époque, à peu de choses près, ils avaient beaucoup de références en commun. Et elle l’imaginait souvent comme l’un de ces riches gentlemen qu’elle allait épier, qui lui donnaient parfois un bonbon, pris de pitié devant la petite fille maigrichonne et débraillée qu’elle était alors. Bref, Wes avait des lubies de riches. Jamais il ne lui serait venu à l’idée de posséder un cheval. Elle en avait rêvé, gamine, mais maintenant… et si elle tombait ? Se blessait ? Une cicatrice… L’idée même la révoltait.

Les inquiétudes du forgeron rencontrèrent un sourire amusé de la part de la belle prostituée. Ce qu’il disait était vrai. Entièrement vrai et d’une logique imparable. Mais elle n’avait qu’une hâte maintenant, qu’il en vienne au fait, quel rôle aurait-elle à jouer dans tout ça ? Servir d’alibi… ? Pourquoi pas ? Sauf que… Le monter ? Ses lèvres formèrent les mots mais sa voix ne dépassa pas le murmure. Le monter… non, non, elle ne pourrait pas. Elle n’oserait pas. Et les risques… est-ce qu’il se rendait seulement compte des risques ?

- C'que j’en dis… ?

Lyrya inspira une longue bouffée et expira lentement.

- J’en dis que j'veux avoir l'prix entier avant d’en discuter. Quelle autre chose ?
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MessageSujet: Re: Le miroir de l'âme   Le miroir de l'âme Icon_minitime

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